JACQUES-BERNARD MAGNER

laicitéLe Président de la République a fait part de sa volonté de modifier la loi de 1905. Rappelons que la loi de 1905 est née d’un double mouvement émancipateur : l’affirmation de la liberté de conscience face aux divers clergés qui rêvent de s’imposer à l’ensemble de la société et l’affirmation d’une liberté politique totale séparant le champ de la croyance du champ de la délibération et de l’action politique.

Ce n’est pas parce qu’elle date de plus d’un siècle que cette loi est désuète. Bien au contraire, elle est totalement d’actualité.

La laïcité est une règle de vie en société démocratique, qui s’applique à tous les hommes et les femmes de notre pays, sans distinction de classe et d’origine de confessions. Elle donne les moyens à chacun d’être libre de ses engagements, d’en changer, d’évoluer dans une société dite multiculturelle. La laïcité apprend aux individus à coopérer, à trouver les modalités de vivre ensemble dans le cadre des lois de la République.

Même s’il ne s’agissait que « d’aménagements techniques » permettant d’assurer le financement privé des associations cultuelles, cette initiative inopportune du Président de la République et du Premier Ministre ressemble fort à une opération de séduction des cultes, visant à s’attacher une partie des pratiquants musulmans, tout en concédant des privilèges à d’autres clergés, catholiques et protestants notamment, pour reconstituer leur important patrimoine détenu avant 1905.

Sous les prétextes de transparence et d’égalité, le gouvernement risque de lancer un débat qui le dépasse et dont notre pays n’a pas besoin. 

Travaillons donc plutôt à l’éducation et au civisme !

 

Jacques-Bernard Magner

Sénateur du Puy de Dôme

Vice-Président de la Commission Education, Culture et Communication du Sénat